L'uchronie, kézaco?

Et si j'avais pas mis de veste?

Uchronie. Le nom sonne bizarrement. Comme une pratique sexuelle malsaine ou une marque de vodka de contrebande. Et c'est un nom scientifique, comme tous les noms incongrus. De utopie et de chronos, le temps, et c'est dû à Charles Renouvier, vulgarisateur et traducteur de Kant en France, qui se fendit d'un essai où il imaginait que l'Empire romain d'Occident était resté païen, créant une ligne temporelle où les croisades auraient eu lieu d'Orient jusqu'à Rome, terre promise. Car c'est ça, l'uchronie: le culte du "Et si...", de l'histoire alternative, de l'histoire qui aurait pu être et qui n'a jamais été. Cela va jusqu'à Watchmen, et cela aurait commencé par une ligne dans l'Histoire romaine de Tite-Live, où il se demandait ce qu'il se serait passé si les armées de Rome avaient affronté Alexandre le Grand.

Eh oui, il y a bien eu quelques essais par Jean Dutourd, Alister Rowley ou d'autres, mais l'uchronie commence à grand-peine à gagner ses lettres de noblesse. Au XIXe siècle, le point de vue favori était sur Napoléon parvenant à parachever sa conquête du monde; à présent, la Seconde Guerre mondiale et la victoire des Nazis est le sujet de trois quarts des publications. Comme on peut le voir sur Alternatehistory.com, le sujet s'est doté de ses propres codes. On pourra prendre ça comme un amusement pour l'historien amateur comme un véritable outil de connaissance des détails; en tout cas, cela me passionne.

Mon premier projet de roman était sur une victoire de Napoléon sur l'Angleterre; et je rédige actuellement une uchronie en anglais, A Giant Sucking Sound, sur une victoire de Ross Perot à la présidentielle américaine de 1992. Je partagerai ici mes idées d'uchronies... En espérant vous convertir... Et en commençant à penser à un futur projet...